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Atelier Saint Luc : 4ème génération à la direction

Lucie Barrier dirige l’atelier Saint Luc depuis près d’un an. Arrivée dans l’entreprise il y a cinq ans après une première vie professionnelle en tant que sommelière, l’arrière petite-fille de la créatrice des ateliers, a d’abord été formée en atelier puis à la direction. Depuis le départ en retraite de ses parents dirigeants de 1983 à 2021, elle représente donc la 4ème génération à diriger cette entreprise coulainaise.

L’atelier Saint Luc est spécialisé dans les travaux de reliure et dorure ; il emploie aujourd’hui 25 personnes, 27 fin 2022, pour un chiffre d’affaire de 1,5 millions d’euros.

« Nous travaillons essentiellement avec des professionnels, très peu avec des particuliers. Nos clients sont par exemple des mairies, des bibliothèque départementales, municipales ou universitaires, des institutions de l’état et des musées » explique la jeune dirigeante.

L’activité est alimentée par une grande partie de clients fidèles et des réponses à des appels d’offre « Nous avons parmi nos clients des enseignes fidèles à nos ateliers depuis près de 70 ans ; néanmoins, 70% de notre activité concerne des marchés publics ».

Le marché de la reliure est un marché de niche dans lequel l’entreprise de Coulaines tire son épingle du jeu. « Nous ne sommes que 4 ateliers en France à être considérés comme gros acteur du marché.  Aujourd’hui nous sommes en croissance car nous répondons à de gros marché qui demanderont beaucoup de mains d’œuvre. Nous ne sommes pas des industriels nous sommes artisans. La main de l’homme est primordiale dans notre métier » précise Lucie Barrier.

L’atelier saint Luc se distingue par ses valeurs, apportées par l’entreprise familiale et la précision du travail bien fait. « Certaines personnes de l’équipe font partie des jurys du « Meilleur Ouvrier de France en reliure » qui se déroulent la semaine prochaine.

Autre particularité : le lien de proximité avec sa clientèle. « Nos concurrents utilisent beaucoup les transporteurs pour échanger leurs marchandises. Nous avons fait le choix il y a de nombreuses années d’aller directement chez nos clients par tournées de secteurs. Par exemple tous les mardis nos clients savent que nous livrons et récupérons les marchandises à réparer sur Paris. Nous ne réalisons pas de création au sein de nos ateliers, nous travaillons toujours à partir de l’existant pour le transformer ou le réparer. Nos clients apprécient de voir quelqu’un de l’atelier venir les voir ; cela leur permet d’en profiter pour demander conseils ou de préparer leur prochain travail de reliure ».

En moyenne, 2 600 livres sortent de L’atelier Saint Luc par semaine. L’entreprise a défini quatre pôles d’activité : le pôle de l’équipement qui consiste à préparer les ouvrages de lecture publique pour les bibliothèques en équipant les livres de code-barre et en replastifiant les couvertures, le pôle reliure traditionnelle cousue, le pôle reliure classique collée (4 à 6 semaines de travail) et enfin le pôle reliure soignée qui utilise des matières nobles comme le cuir et qui peuvent parfois durer deux mois pour trois ou quatre ouvrages. « Nous travaillons par exemple sur un ouvrage égyptien pour lequel nous avons mis trois mois de travail » confie la directrice.

Question formation, la discipline compte deux écoles de reliure en France qui ne diplôment que 12 ou 13 élèves chaque année (CAP et brevet des métiers d’Art). « Il n’y a pas beaucoup d’offres de postes dans ce secteur. Dans nos ateliers, nous avons 50% de personnes diplômées et 50% de personnes formées en interne.

Au poste depuis près d’un an, la nouvelle directrice souhaite poursuivre la lignée en conservant les valeurs familiales et la culture actuelle de l’entreprise. « Nous essayons de dépoussiérer l’image du métier tout en voulant conserver notre identité et notre taille. Nos 1 000m2 d’atelier nous conviennent et nous n’avons pas vocation à grandir. Bien répondre à la demande de nos clients est notre priorité ». 

Contact : 02 43 81 18 66